mercredi 6 décembre 2017

La fin de l’amour 2.0, ou pourquoi j’ai déserté les sites de rencontres.


Et voilà, j’en avais terminé avec les sites de rencontres !

Je ne sais pas ce qui avait été le déclic : un énième abruti, un énième mensonge, une énième insulte ? Ou peut-être était-ce d’apprendre que 35 % des utilisateurs de ces sites sont déjà marié sou en couple ? Ou alors est-ce parce que M., une de mes « rencontres de site », un de mes « Tinder boy » dirons-nous, m’avais ghostée ?!

Petite mise au point préalable avant de poursuivre cet article pour celle qui n’aurait pas la chance de connaître encore ce phénomène, pourtant d’une ampleur considérable, et qui ne cesse de se développer. Ghoster, cela vient du mot anglais « ghost » (fantôme en français) et cela signifie tout simplement disparaitre.
Illustration : je rencontre M. pour un café, on reste quatre heures à papoter autour de nos tasses respectives, on tombe d’accord sur plein de choses ! On a les mêmes gouts en cinéma, on s’intéresse tous les deux à la musique, on a les mêmes attentes et envies pour notre prochaine relations, on a tous deux connu des déceptions…C’est bien beau tout ça, a a l’air parfait, mais je rentre persuadée qu’il a passé le pire après-midi de sa vie ; En plus, pour vous soigner le tableau, imaginez-moi en fin de grippe intestinale, ayant hésité à aller au rendez-vous, la mine blafarde malgré le fond de teint, les cernes en fête malgré tentative de camouflage, et le cheveu sale camouflé en chignon (en espérant que certaines se soient reconnues, histoires que je me sente moins seule ^^).

Donc, à ma grande surprise, M. me réécrit très enthousiaste, je lui plais et il veut me revoir. Passée ma première stupéfaction que les apparences et les interprétations (se rappeler de ce qui est écrit dans 3les Quatre Accords toltèques » : tu n’interprèteras point!), j’accepte un second rendez-vous et là, M. me propose le grand jeu : un diner chez lui où il jouera lui-même les cuistots. Flairant l’arnaque, j’accepte, en me disant que dans le pire des cas, ce sera une vaine tentative de sa part pour me mettre dans son lit (mais il se dévoilera au passage) ; dans le meilleur des cas, j’aurai un pti ’t diner maison (M. se vante d’être un bon cuisinier).

La soirée arrive, et se déroule à merveille ! M. se montre un hôte charmant, prévenant, attentionné ! Il nous mitonne un succulent ragout maison, et me raccompagne sans même tenter une approche.

Je suis aux anges !

Je rêve déjà de tout un week-end ensemble chez lui, dans son appartement (bien plus grand et plus beau que le mien), avec son adorable chiot, et la rêverie prend de grands airs : quoi mettre dans mon sac de voyage pour cette occasion, mettra-on un portrait de nous sur la jolie table d’angle à côté du guéridon ? Dois-je commencer à m’entraîner à signer de son nom ? Bref, les fantasmes classiques de la jeune femme qui pense que ça y est, potentiellement, elle a rencontré le bon, que c’est lui et pas un autre, et que cela valait le coup d’attendre !

Suite à cela, on se réécrit quelques temps afin de convenir de se revoir, jusqu’à ce que tout à coup, du jour au lendemain, il s’évanouisse dans la nature, ne donnant plus de nouvelles, et ne se donnant pas la peine de répondre si moi je tente d’en avoir.

Mesdemoiselles et mesdames, c’est cela le ghosting. Etre ignorée.

Forcément, on se sent dévalorisée, insignifiante, une petite chose que l’on abandonne sur le bord de la route, on se remet en question : qu’est-ce que j’ai fait, Dit ? Ai-je quelque chose en plus, mais qui serait dans mon cas en trop ?
Bref, on se triture les méninges et on se torture la cervelle, nos nuits prennent l’aspect de belles insomnies lors desquelles on se tourne et retourne dans son lit, alternant tristesse, chagrin, colère, remise en question.

Si l’on savait, à ce moment-là, que quelques jours plus tard, on croiserait M. dans sa belle voiture, accompagnée d’une jeune femme qui n’a rien d’un fantôme, elle ; on comprendrait que M. pendant tout ce temps ne s’est pas torturé. Qu’il a continué à mener sa vie comme si de rien n’était, comme s’il ne nous avait rencontré, détruisant par là même l’hypothèse qu’il a eu un grave accident, qu’il est dans le coma ou a été enlevé par des aliens pour aller aider à peupler la planètes des « Konards » (une nouvelle race dont la presse devrait parler plus souvent), et que donc ce n’était pas cela qui l’empêchait de répondre à nos messages.

C’est à ce moment-là que j’ai décidé.


J’ai pris plusieurs décisions en fait.


J’ai décidé que je ne douterai plus jamais de moi parce qu’un homme ne me rappelle pas. S’il ne saisit pas sa chance, ou n’a pas conscience de l’honneur que ce serait pour lui de prendre un verre avec moi, c’est qu’il est trop bête ! Et puis la mer est pleine de poisson, et les techniques de pêche multiples !
 
 

J’ai aussi décidé d’arrêter les sites de rencontres ; J’ai donc désinstallé mes trois applis du moment, sans regret, voire même avec une pointe de satisfaction personnelle et de soulagement.
je me suis dit que je ne perdrai plus jamais mon temps avec cela, que le destin se charge de toute façon de nous mettre en présence des bonnes personnes, et que si on ne comprend pas bien une leçon, la vie se charge de nous la répéter.

 

J’ai décidé d’arrêter les phobiques de l’engagement, les peureux, les menteurs, les infidèles, les déjà en couple (mais qu’on ne découvre qu’après), les trop jeunes, les trop vieux, les trop timides, les pervers narcissiques, les trop éloignés géographiquement, les trop pris, les trop présents aussi…

Et je vais rajouter sur cette liste les fumeurs et les hipsters, car pas mon truc non plus ; ).

Cette fois, j’avais compris, et j’étais prête.

 

Prête à croire à nouveau en l’amour, le vrai. Pas le simulé, pas le 2.0, celui qui vous bouleverse, vous tombe dessus au coin de la rue, dans un train, vous emporter avec lui, redonne ses vraies couleurs à la vie et fait renaitre le sourire sur votre visage.

 

Prête à laisser tomber les faux espoirs, les désillusions, à « endurer » un peu mieux le célibat et à profiter de ma vie solo pour m’amuser, me construire et me concentrer sur les présents (les amis, la famille, les collègues), plutôt que de perdre mon temps à poireauter pour l’absent.

Prête à tourner cette page-là de ma vie, prête à écrire le suivant, et prête à me retrouver, car sur ses sites de rencontres, ce n’est pas seulement l’homme de ma vie que je n’ai pas trouvé, c’est aussi un peu la vraie moi que j’ai quelques temps perdu de vue…
 
 
 PS :

 Oh mon dieu !

Je suis officiellement une des chroniqueuses du blog « les celibattantes », et voici mon premier texte publié ce jour sur le net !
 
 

 

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